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Où en sont les révolutions arabes ?

mercredi 5 mars 2014, par Club Politique Bastille

La prochaine réunion-débat du Club Politique Bastille aura lieu
le samedi 22 mars 2014 à 14 heures 30
à l’EDMP (8 impasse Crozatier - 75012 Paris - métro Gare de Lyon)

Introduction au débat avec la participation de Luiza Toscane (sur les révolutions arabes), Françoise Clément (sur la Libye) et Mohand Bakir (sur l’Algérie).

Nous publions ci-dessous deux courtes introductions au débat :

  • Les processus commencés il y a trois ans pour la justice sociale et la démocratie, portés dans la plupart des pays arabes par des populations paupérisées, au chômage ou vivant dans des régions périphériques, ont débouché rapidement sur la chute de trois présidents (Tunisie, Egypte, Yémen) et la disparition d’un régime (Libye). Partout, au slogan unanime « le peuple veut », ont succédé les revendications des groupe opprimés (femmes, minorités culturelles, religieuses ou ethniques, réfugiés, travailleurs étrangers etc,). Et des luttes écologiques ont émergé lors de ces révolutions. Pourtant l’exigence première est toujours là pour les révolutionnaires de Syrie et de Bahrein, et elle revient en boucle lors des soulèvements qui touchent tour à tour les populations de ces pays. Partout, les luttes sociales incessantes et parfois explosives sont là pour rappeler que nulle part les revendications portées par les révolutionnaires n’ont été satisfaites, quelles que soient les équipes qui se sont succédées pour gouverner. Ces révolutions ont révélé le caractère éphémère des organes d’auto organisation que les populations s’étaient donnés pour organiser leur mobilisation et l’absence de toute structure à même de conduire ce processus révolutionnaire. LT
  • La révolution libyenne n’est pas reconnue comme telle par beaucoup pour avoir permis l’intervention de l’OTAN sur décision de l’ONU. Les Libyens font pourtant l’expérience du processus démocratique avec l’émergence de milliers d’associations, des partis, le débat -et les affrontements- sur les questions de partage des richesses, d’organisation politique, de droits des minorités culturelles et de droits des femmes. Les milices, régionales ou politiques, nées dans la résistance à Khadafi, continuent de remplacer les appareils sécuritaires du régime déchu, faute de consensus sur le partage des ressources et l’organisation du pouvoir. Le Congrès national, seule institution nationale, est composé de 120 élus des régions, que divisent leurs intérêts respectifs, et de 80 élus de partis, divisés entre islamistes et laïcs libéraux. Le courant fédéraliste (non représenté au Congrès) a capitalisé en Cyrénaïque et dans le Sud le refus des dirigeants de l’Ouest, deux fois plus peuplé que l’Est mais dépourvu de pétrole, de laisser les régions plus riches en ressources gérer ces dernières. Le port de Misrata a reçu du pouvoir central la gestion du port de Benghazi, mais sa milice, comme la plupart des milices régionales, a été exclue de Tripoli par ses habitants. Les Islamistes et la majorité arabophone du Parlement ont refusé aux Berbères un statut identique à celui de l’Arabe pour leur langue et un quota suffisant à Constitutante, ce qui a les poussés à boycotter cette dernière, se retirer du Parlement, puis rejoindre ceux qui exigeaient sa dissolution. En retour, les Islamistes ont profité de l’échec du premier ministre laïc libéral Zidan à empêcher les fédéralistes de l’Est de vendre directement du pétrole à la Corée du Nord, pour obtenir d’une majorité de députés régionaux sa destitution et le projet de renvoyer la milice islamiste « Bouclier de Libye » restaurer l’autorité centrale à l’Est. Les féministes ont obtenu la parité électorale pour les élections du Congrès, mais la majorité islamo-tribale les a ramenées à 10% des sièges à la constituante et a restauré la polygamie. FC
  • L’Algérie, l’exception au « printemps arabe » est elle sur le point de connaître une éruption ? Les élections programmées pour le 17 avril 2014 ont fait naître des tentions au sein de l’establishment, mais aussi, une réaction au sein de secteurs particuliers au sein de la société, journalistes, intellectuels, universitaires prennent la parole avec une exigence de rupture. Le mouvement, naissant, BARAKAT avance l’idée d’une transition vers une seconde République « Démocratique, Sociale et Moderne ». La rue ne bouge pas encore, mais… Que vont charrier les prochaines semaines ? Le régime autoritaire, en place depuis 1957 –date de la liquidation de l’orientation National-démocratique arrêtée au congrès de la Soummam -, va-t-il céder à la demande d’une société inquiète pour son devenir, ou aura-t-il la tentation de chercher à perdurer au prix d’une répression féroce ? Quelles évolutions prévisibles face aux enjeux et à l’ampleur potentielle que pourrait prendre l’irruption de la société dans une équation politique dont elle est restée exclue ?" MB

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