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Notes sur la situation

mercredi 28 mai 2014, par Club Politique Bastille

La situation est à la fois passionnante et … finalement amusante. S’agissant du résultat électoral, nous avions il y a quelques mois prévu ce qui s’est passé. Après le coup de massue des municipales, le PS est KO. Avec lui François Hollande et sa majorité…qui ne l’est plus. Par ailleurs, l’UMP est au bord de la crise de nerfs, enfoncé dans les scandales financiers. Tout cela a un côté – drôle- d’affaire Stavisky.
Un pouvoir ultra minoritaire. Une opposition tétanisée par le score du FN, voilà grosso modo la situation. Ce qui n’empêche pas François Hollande dès lundi soir de réaffirmer après Valls, la « ligne ». On ne change rien. François Hollande est dorénavant pris en étau entre l’abstention des salariés et de la petite bourgeoisie et le rejet des électeurs PS et les objectifs du « pacte de responsabilité ». Il y a un aspect psychologique à cette aberrante situation : François Hollande parle, nul ne l’entend, ne l’écoute… De nombreux députés socialistes, sans se cacher, mettent en cause ses capacités, sa politique.
Tant que les salariés ne s’engouffrent pas dans les failles politiques, c’est dans les supers structures que se joue la partie. Au premier rang, les députés du PS. Ils étaient 41 à refuser- sous des motifs divers-la confiance à Valls. Ils seraient maintenant beaucoup plus nombreux. Le pouvoir a reculé devant les chefs d’état major ; une grande partie des élus du PS savent maintenant qu’ils jouent leur existence, leur survie s’ils acceptent la politique de Hollande. Quelle attitude choisiront-ils ? Nous n’en savons rien.
La crise politique qui n’est pas la première depuis la constitution de la Vème République se transformera-t-elle en crise sociale, voire en crise de régime. Nul n’en sait rien. Le passé nous a appris qu’il n’y a pas de logique dans les processus politiques. Ils peuvent ralentir ou accélérer. C’est ce que nous venons de vivre. Il reste que jamais depuis 1958 Président n’a disposé d’une base électorale si réduite.
La dissolution est possible. Les dirigeants de l’UMP et du Centre ont fait savoir qu’ils refuseraient de gouverner. La seule sortie de crise pour le système, c’est la démission… de Hollande, une nouvelle présidentielle. Nous n’y sommes pas. Reste qu’en quelques semaines, les processus de décomposition se sont accélérés. (Municipales, européennes). Nous savons qu’au bout du bout, seule l’intervention du « bas » permettrait de dénouer la situation, voir d’affronter le pouvoir.
Pour l’heure, aucun élément ne permet le pronostique de tels événements. Si le FN a fait son miel de la situation il faut s’arrêter un instant sur les résultats piètres, ridicules, du Front de gauche, du NPA et de Lutte Ouvrière. Il ne s’agit pas de stigmatiser. C’est trop simple. Mais il faut constater et s’interroger. Le constat : à la différence du FN, le Parti de gauche, le NPA etc… ne sont pas parvenus à dialoguer, à parler à la désespérance de la société. Ni aux salariés, ni aux chômeurs, ni à la jeunesse ! La gauche radicale, l’extrême gauche sont à côté des opprimés.
Les mots d’ordre, les mots, glissent sur les principales victimes de la crise…répétons le c’est un constat, pas une critique. Pourquoi ? Il faut s’interroger. En débattre. Le plus grave ? Les « sanglots télévisés » de Mélenchon appelant les « travailleurs à se ressaisir ». En somme le FN, c’est leur faute !
Quelle politique pour battre le FN, donc le pacte de responsabilité ? Il semble qu’il y a un problème central évacué par les formations évoquées. Elles formulent des revendications en proposant des solutions.ni les revendications, ni les solutions ne répondent aux angoisses du peuple. La question centrale c’est évidemment la prise en main par les exploités de leur destin, leurs combats.ni les partis, ni les syndicats ne veulent de ce cas de figure. Il faut réfléchir à cette question. Comment avancer dans cette direction ?
Certainement pas en transformant notre Club en groupe de conseillers. Ajoutons un codicille qui explique probablement les échecs des formations évoquées. Pas de débat interne-externe sur ces problèmes. Pas d’analyses croisées de la situation. On vivote d’une élection à une pseudo-lutte… Culte médiatique de quelques dirigeants de la société du spectacle. Le peuple rejette en bloc la classe politique et le dispositif médiatique, qui les matraque en permanence.
Il faut, à mon avis, discuter ces problèmes. Mais sur le fond. Commençons par inviter à notre réunion de rentrée Dardot et Laval qui viennent de publier un livre intitulé « commun ». Notre dernière réunion était passionnante. L’intervenant remarquable. Débattons tranquillement, sans agitations inutiles, d’autant que nous ne pouvons avoir aucune influence sue les événements en cours. Par contre nous pouvons débattre des questions politiques. Comment traduire-par exemple- aujourd’hui le mot d’ordre de la Ière Internationale, « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ».
Ces quelques lignes ne sont évidemment pas exhaustives. Elles visent à introduire entre nous, un débat public, par écrit, sur notre site.

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