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Lettre de Barcelone

mardi 24 juin 2014, par Club Politique Bastille

Du 15 au 21 juin

Vue de cette ville si vivante si bouillonnante, la situation politique en France parait atone. Il y a bien ici ou là quelques geysers,les cheminots n’ont pas brisé les barrières des directions syndicales et les intermittents ne représentent pas un secteur déterminent même si ils ont la capacité de se mobiliser. La défiance et l’exaspération pèsent sur les salariés. Mais dans quelle limite, celles-ci peuvent-elles enfler sans provoquer une crise politique majeure.

Chacun le constate, le gouvernement Hollande-Valls est impuissant, l’opposition patauge dans les affaires et 10% des inscrits votent FN. Une situation politique en pleine déliquescence, avec un chômage qui ne cesse d’augmenter en même temps que la dette publique. Les promesses de redressement de Hollande fondent comme neige au soleil.

Depuis 2 ans, dans les sondages et depuis peu dans les urnes, c’est la bérézina du PS et de la gauche, tous partis confondus. Jamais un président de la Vème République ne s’est retrouvé dans une telle position de faiblesse et d’impopularité, sauf peut-être De Gaulle en 68. S’ajoute une perte de confiance des responsables politiques, depuis l’affaire Cahusac jusqu’à Bygmalion ; il serait trop long de citer toutes les affaires.

Il y a un pourrissement de la situation chaque jour un peu plus, par des révélations de fraudes et de malversations. Comme si les responsables politiques étaient au-dessus des lois. De plus en plus flagrant, ils sont aidés par les valets journalistes qui leur servent la soupe. Ils se pavanent dans les médias et ils prônent rigueur austérité et morale, les yeux dans les yeux.

Rarement, on aura vu les partis dits de gauche aussi fossilisés, incapables d’inventer l’avenir, ne serait-ce qu’une esquisse de projet de société sur lequel les salariés et la jeunesse puissent s’arrimer. Les avis de décès de ces partis sont proches. Certains s’enfermeront comme des sectes pour s’immoler.

Si tout cela part en eau de boudin c’est-à-dire si l’érosion du pouvoir de l’État se poursuit alors l’assurance tout risque du régime, c’est-à-dire les institutions de la Vème République fondée par De Gaulle vont se désagréger peu à peu. Il n’y a plus assez de temps pour agir, plus d’autorité, un gouffre sépare les représentants de ces
institutions et le peuple.

Un peu comme le roi d’Espagne qui abdique pour se planquer, son fils le remplace. Cela ressemble à une entreprise en faillite et qui renaît sous un autre nom. On change de nom pour faire oublier le passif encombrant, les exemples ne manquent pas. Enfin, même les dernières élections ne ressemblent plus aux élections précédentes. Les abstentions récentes me semblent avoir un autre niveau de conscience politique. Difficile de l’analyser précisément mais elles signalent un rejet important des partis et des institutions. Et même, si ces institutions paraissent encore solides face à une crise de politique ou même à une crise de régime. Il faut y ajouter et là c’est inédit une crise économique plus destructrice que celle du 29.

Mais comment faire pour que la population s’empare de la politique et prenne ses affaires en main, à l’image de tous ces gens jeunes et vieux qui discutaient, débattaient au moment du referendum de 2005. Comment faire pour qu’à l’image des « indignés » des autres pays qui s’emparent des places et débattent très précisément de comment vivre ensemble et comme si la prise du pouvoir était un problème secondaire.

Jacky

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