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Après les élections départementales (2)

jeudi 16 avril 2015, par Club Politique Bastille

Quelques réflexions sur le texte «  après les départementales ».
Dans le texte il me semble que manque un chaînon avant la phrase «  Est ce à dire que l’avenir soit totalement bouché ? Non » Ce non s’appuie seulement sur la référence au passé, il a déjà existé des situations pires dont s’est relevée la société.
Or si l’avenir n’est pas totalement bouché c’est aussi parce que, en dépit de tous ces reculs, beaucoup de « choses » tiennent encore debout : Certes elles sont souvent vermoulues, minées de l’intérieur, mais pas totalement détruites (les retraites, la protection sociale, l’existence des associations de tout ordre d’aide aux personnes aux groupes fragilisés etc.) et d’une certaine mesure la bourgeoisie qui a remporté des victoire incontestables hésite et pas seulement en France, à pousser plus loin son avantage, ou pour être plus précis pousse cet avantage en avançant à pas mesurés, incertaine quand aux possibles réactions de la bête blessée. L’évolution dépend de ce rapport de forces un peu confus.
En France ce qui rend sans doute plus difficile qu’ailleurs l’émergence d’une spontanéité à la base, c’est le poids de l’État et des institutions de la V°. L’État a joué à partir de 45 un rôle central, y compris dans la reconstitution de la classe ouvrière : Statut de la Fonction publique, Sécurité Sociale, etc. Les syndicats se sont « habitués » à y recourir comme un recours, un arbitre.
Ce qui hier était une force un point d’appui (jusqu’aux grèves de 1995) devient un facteur isolation supplémentaire : pour les fonctionnaires quasiment rien n’est négociable hors d’une lutte nationale (les directions locales, départementales etc.) ne disposent d’aucune marge de négociation. Le fonctionnaire est seul, non seulement face à l’état mais à ses directions syndicales nationales.
Les acquis deviennent aussi des carcans.
Ce recours à l’État est une donnée permanente de notre vie politique : exemple caricatural entendu ce matin : une meute de loups s’approche d’un village des Alpes maritimes et Estrosi demande l’intervention de l’État ! Or l’État de 2015 n’est pas celui de 1945 et même pas celui des années 70, pas dans sa nature mais dans son mode de fonctionnement : les chefs de services servaient l’État mais considéraient ce service comme séparé de celui des politiques. Or depuis l’État a été pénétré par l’idéologie du management venue du privé.
Le texte oppose à juste titre la démocratie réelle à la démocratie représentative frelatée mais il faut ajouter que nous ne sommes même pas dans cette démocratie représentative à cause des institutions singulières de la V° dans laquelle les votes peuvent être bafoués, dans lesquelles une telle déroute électorale est finalement sans grande conséquence et cela ne peut que renforcer le sentiment d’impuissance.
Oui il faut entrer en opposition avec notre propre passé. Mais c’est là la grande difficulté.

  1. D’abord pour nous-mêmes ; il faut accepter de reconnaître qu’avec la mort de Trotski, le seul arbre resté debout est celui de Staline. Quoiqu’on fasse il incarnait le communisme. Tant que nous avons pu nous appuyer sur la résistance des peuples de l’Est au stalinisme, nous avons pu capter une partie de la jeunesse à cette lutte. Même si les opposants à l’intérieur du PS étaient conséquents ils sont confrontés au même problème, le socialisme est incarné aujourd’hui par Vals et Hollande donc mort aux yeux des salariés.
  2. Mais aussi aux yeux des autres et c’est peut être une plus grande difficulté encore car aujourd’hui où tout est démonétisé, c’est du lieu d’où tu parles qui compte.

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