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De quoi l’entrisme est-il le nom (2)

mardi 10 novembre 2015, par Club Politique Bastille

Deux mots bien tardifs dans cette discussion.
L’entrisme n’est pas le point central de cette histoire. D’ailleurs ce n’est que tactique jamais une stratégie. Cela dépend donc du contexte (mouvement ouvrier anglais) et de l’histoire (recul face au nazisme et au stalinisme) . Toujours ouvertement. Le reste c’est du travail de fraction ou de l’infiltration mafieuse et cela ne mérite pas discussion politique.
Le point central de la dégénérescence lambertiste, c’est bien le point soulevé par Charles : le 10 mai 68. C’est un pb politique et pas un pb de corruption personnelle, celle ci remonterait sans doute à l’origine : Montreuil, le banc, la « résistance », les premiers « emplois », les divers opportunistes et opportunités….Une bien petite personne en fait que ce Lambert. 
10 mai, l’explosion, les barricades.
A l’origine, le 3 mai ,nous étions, la FER, en première ligne à la Sorbonne, reconnus par les étudiants comme des défenseurs de la fac contre les menées des fascistes. Nous étions d’ailleurs les premiers arrêtés.C’est alors « libérez nos camarades » mot d’ordre spontané qui synthétise, unifie la révolte étudiante.
Comment se retrouver quelques jours plus tard à injurier les étudiants (jardiniers de la lutte des classes) ? A manifester contre eux en allant jusqu’à vouloir interdire les barricades ?
Ce n’est pas alors le problème du léninisme. Tous (à quelques expressions près) oeuvrait à la construction du parti révolutionnaire.
Ce n’est presque pas alors le problème de l’avant-gardisme. Tous concevait alors que l’on puisse s’exprimer par slogan. « 500 000 travailleurs au quartier latin » était un performatif ouvriériste faux, un peu ridicule mais concevable.
C’est de partir en manifestation, de s’opposer au mouvement, de donner la leçon à ceux qui en décousaient avec la police. C’était là du Crétinisme politique prétentieux qui comme pour les staliniens veut dire aux masses ce qu ‘elles doivent penser. Heureusement à l’inverse des staliniens on n’avait pas les moyens de les affronter mais ce fut chaud en haut du Boulmich avec Baby et autres militants de l’AMR et JCR.
Ce crétinisme fut d’ailleurs ressenti par beaucoup qui ,dissolution faite, s’empressèrent de remonter vers le Luxembourg (en toute discrétion). 
Cela ne s’arrêtera pas là puisque dans les cercles ordre avait été donné de savoir si tous les camarades étaient bien rentrés directement chez eux.
Personne ne dénoncera personne mais cette épisode non seulement marquera la dérive politique de cette organisation et en instituera le cours fait de méfiance, de soupçons et de mensonges.
Charles a raison d’insister sur la violence interne et externe qui s’impose alors loin de la violence légitime contre les appareils bourgeois. Mais bien une violence à l’intérieur du mouvement ouvrier au nom de la Démocratie ouvrière et à l’intérieur même de l’organisation, par la peur et la contrainte contre un cours démocratique ouvert sinon démocratique.
Charles revient aussi à juste titre sur l’isolement culturel et intellectuel qui s’en suivit. « Contre Lacan, Althusser, Levy Strauss » mais aussi Foucault , Sartre, Levinas… D’ailleurs non pour les discuter ou les combattre mais bien pour les mettre à l’index. Fougerollas fossoyeur des pensées hétérodoxes qui pouvaient s’interroger sur le « Foulanisme », pensée officielle des Elus. D’ailleurs cela explique aussi l’accueil favorable que reçut «  la Défaite de la pensée » de Finkielkraut ou « Un poisson dans le Perrier », premiers ouvrages qui ouvrent directement la voie à la pensée réactionnaire dominante actuelle. 
Si la discussion doit se poursuivre c’est bien sur ces problèmes qui disent aujourd’hui pourquoi, après la contre révolution néolibérale, ce type d’organisations fait partie de la réaction.
Sinon Bourvil se prénommait André, André Raimbourg. C’est pour dire qu’il nous faut remonter loin en arrière.
Enfin juste pour finir cet extrait de Lacaze ( cité par Marc) qui accuse Sedjouk de chercher des raccourcis à la construction dans la Classe en utilisant les « nouvelles technologies » me fait penser justement à la diatribe de Lambert en 68 contre les transistors.Là on est dans un au delà du crétinisme.
Dernière question alors : pourquoi nous ? Allongeons nous camarades !!!
Michel (9 novembre 2015)

  • PS 1 : Pour le club, il faudrait penser à refaire un texte. Le dernier était un compromis entre ceux qui pensaient que le socialisme remontait par le Sud et ceux qui n’y croyaient. Maintenant ,regardons ce qui s’est passé en Grèce, en Espagne et ne retournons pas encore un tour de manivelle de la boite à flonflons.
  • PS 2 : Le 13 mai, il y avait dans la rue plus de 500 000 travailleurs. Un million au quartier Latin, ce qui a permis au cortège de la FER OCI de défiler au cri de « Vive la Révolution socialiste ». Alors le performatif ça marche !. A moins que la nuit des barricades y soit pour quelque chose ? c’est-à-dire le mouvement autonome des masses…étudiantes et d’une proportion non négligeable de la jeunesse ouvrière (un temps touchée par Révolte, plus par la suite cqfd).Et la révolution passa par Charléty…

Messages

  • Là c’est de l’histoire ancienne ...mai 68 , la plage sous les pavés ....tout ça je le suivais l’oreille accolée à mon transistor si ce n’est à mon poste à galène ,j’étais au LTN de Pont de Beauvoisin à la veille de sortir jeune ouvrier avec mon CAP d’ajusteur en poche...
    Septembre 68, j’étais embauché avec une trentaine de camarades de mon âge à la SIGMA à Vénissieux et ce fût mon premier engagement dans le syndicalime ouvrier à la CGT.
    Quelques semaines après je découvrais les ex - de la FER (disoute) et je m’engageai dans l’aventure de l’AJS....
    Au sujet de l’article signé Michel j’ai juste une remarque à faire :Pour des anciens militants de la même cause c’est pas très fair-play que de traiter ainsi le défunt camarade Lambert et ceux qui poursuivent le combat dans le cadre du POI.
    BV

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