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Il me semble que la discussion qui s’élargit est intéressante, d’autant que nul ne prétend que de sa position dépend l’avenir de l’humanité !

mercredi 15 mars 2017, par Club Politique Bastille

Il me semble que la discussion qui s’élargit est intéressante, d’autant que nul ne prétend que de sa position dépend l’avenir de l’humanité !... Je crois qu’il faut intégrer à nos échanges la déclaration des 70 militants internationalistes sur l’Europe. En effet, il ne suffit pas de se prononcer contre l’Union Européenne, encore faut-il tracer, proposer les éléments d’une construction positive des États-Unis démocratiques de l’Europe. Absolument indispensable, sauf à sombrer dans le provincialisme du passé, le prétendu souverainisme qui, inévitablement débouche sur le protectionnisme, la fermeture des frontières aux étrangers. Et le protectionnisme, c’est la guerre.
Ces éléments, ceux qui vont conclure la période électorale peuvent permettre à ceux qui veulent, de rédiger, un « projet de projet » de texte qui serait à la fois un bilan d’étape de la situation et de l’activité du club. Ce serait bien que Michel constitue un groupe de rédaction.

J’ai eu l’occasion de dire à l’excellent camarade Farbiaz que je ne m’indignais pas qu’il appelle à voter Mélenchon, à mon avis une impasse. Je répète et je répèterai jusqu’à plus soif qu’il n’y aura aucun regroupement militant valable sans que la démocratie soit à la base au cœur du projet, des pratiques. On affirme que Napoléon répétait que les principes étaient comme des baïonnettes. On peut tout faire avec, sauf s’asseoir dessus. Le projet de Mélenchon s’inscrit dans l’économie de marché car, notamment, il est anti-démocratique.

Mais le vrai problème va se poser au lendemain du premier tour (Ah, la belle union contre le fascisme qui va s’organiser !) puis du second et enfin des élections législatives. Avec à la clef, probablement, un président sans majorité.

Je continue à penser, que dans le domaine des illusions électorales, la volonté d’un candidat unique anti-libéral (je n’ai jamais pensé, écrit de « gauche ») est un élément positif dans la réflexion et l’action des militants. C’est une aspiration saine.

Il y a d’ailleurs pas mal d’endroit, communes, quartiers, entreprises où cette discussion se mène, sans d’ailleurs se centrer uniquement sur le plan électoral. (cf le texte des camarades de Moulins).

Ses costumes, en prime, Fillon va probablement prendre une veste. Les Républicains va exploser et les contours d’un regroupement avec le FN se précisent…

Le PS est déjà en lambeau. Ministres et apparatchiks font campagne contre Hamon qui découvre… des vertus au bilan de Hollande tout en criant à la trahison ! Le niveau politique est vraiment lamentable.

Je ne crois pas que le pays soit à la veille de la prise du pouvoir par un regroupement « post-fasciste » (Enzo Traverso), le FN. Pas encore. Par contre, le délitement incroyable des partis, de l’appareil d’État lui-même mérite d’être suivi, analysé.

Jaurès faisait remarquer que l’affrontement entre les classes ne peut être réduit aux conditions matérielles, à l’exploitation de l’homme par l’homme. La mobilisation ne dépend pas uniquement des rapports de force entre les classes. Jaurès s’intéressait aux phénomènes d’autonomie de la classe ouvrière relevée par Proudhon, insistait sur le rapport entre l’oppression, l’aliénation et la morale. La lutte procède également de l’indignation.

La multiplication des affaires d’argent, le fait que la plupart soient « légales », que les salaires, les revenus des oligarques mais aussi des simples parlementaires soient aux antipodes de la moyenne des salaires - moyenne qui ne veut déjà pas dire grand chose - est un élément proprement explosif.

Les affaires Fillon révèlent une existence matérielle effarante des hommes politiques. Plus de 20% des parlementaires emploient des membres de leur famille ! Sans oublier maîtresses et amants… Qu’un ancien associé d’une banque d’affaire soit favori dans l’élection présidentielle dit l’état des choses. La corruption est partout. Cela dit, en attendant, l’opinion ne réagit pas activement : c’est encore l’apathie. Nous sommes loin de la Roumanie. De même, qu’il y a actuellement pas plus de luttes qu’avant la campagne électorale. Cependant, tout peut se déboucler, d’un coup.

Mais souvenons-nous.

Entre mai-juin 1936 (c’est le début de Révolution écrit Trotsky qui se plante) et novembre 1938, les décrets Laval, des milliers de militants chassés des usines, licenciés de la fonction publique, la suppression de la semaine des « deux dimanches » ( !), il se passe deux ans et demi ! Pas Plus. À la crise révolutionnaire du Front populaire, succède la contre-révolution.

Crise politique, peut-être crise de régime, certitude d’une nouvelle crise financière internationale, bruits de bottes, l’imprévisibilité va s’accélérer. Il faut réfléchir à la violence, la rapidité des volte-faces, des retournements. Dès que la possibilité de vaincre l’ordre néo-libéral semblera possible dans un pays, la réaction internationale s’organisera, se mobilisera. Comme lors des révolutions arabes, comme en Grèce.

En mai-juin 1968, avec le soutien des appareils, en tête le PC, il faudra quelques jours, à De Gaulle pour que la grève générale cesse ! Qui ne veut pas prendre le pouvoir… le perd définitivement.

Je crois qu’il faut réfléchir à ces questions.

« Ceux qui font des révolutions à moitié ne font que creuser un tombeau »
Chateaubriand

Club Politique Bastille, le 15/03/17.

PS : Bien sûr nous discuterons de l’OCI le 25 mars
qui n’est qu’un aspect de la situation
politique.

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