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« L’inquiétude »

vendredi 2 octobre 2020, par Club Politique Bastille

« L’inquiétude »

Avant de réfléchir à l’état des choses, une remarque générale : hier dans les rues vides du confinement, aujourd’hui dans des artères fréquentées et masquées, ce qui domine c’est un sentiment de désarroi. Un brouillard domine les esprits, l’inquiétude tenaille et même la crainte de la mort rôde.

Le noir l’emporte sur la couleur. Les hommes ont peur du Covid-19. Cette malédiction internationale, cette pandémie concentre les angoisses exacerbées par les gouvernants et les chaines d’information… La pandémie est une réalité. Des mesures sanitaires s’imposent mais elles sont exploitées pour contrôler, verbaliser, réprimer, mettre en cause les libertés. D’autant que le monde se fissure, se fragmente, le chaos gagne. Hong Kong, Biélorussie, Algérie, Mali… craintes de guerre civile aux USA. Mais la résistance continue : avec une rare pugnacité dans la durée, les peuples se lèvent, affrontent la répression et reviennent souvent encore plus nombreux dans la rue. Le combat n’aboutit pas mais il se poursuit. Du Mali à Washington, la crise gouvernementale semble endémique. Pour l’heure, le monde capitaliste est sans boussole. Dans le plus puissant d’entre eux, un candidat - président sortant - annonce qu’il ne respectera pas le résultat électoral, appelle les milices fascisantes à se mobiliser… Et les plus sérieux éditorialistes évoquent le risque… de guerre civile. Aux USA !

Pendant ce temps, l’instabilité ravage l’Europe avec le Brexit sans solution ni compromis. Aux frontières, la Turquie menace la Grèce, Chypre. On entend des bruits de bottes. La confusion gagne.

La Hollande refuse de soutenir les autres pays européens.

La Pologne entraîne les pays d’Europe de l’est dans un pôle ultra-conservateur pro-américain alors que la Turquie menace militairement… la France ! Et, Macron de reculer…

La pandémie, comme une caricature, aiguise les oppositions, les divergences. Des impérialismes régionaux s’affirment. L’OTAN « en mort cérébrale » clame Macron qui vacille. Et partout cet autre virus, le nationalisme.

« La maladie et la déraison la plus destructrice de culture qui soit, le nationalisme, cette névrose nationale dont l’Europe est malade » mettait déjà en garde Nietzsche…

Au vrai, l’angoisse et l’impuissance se répandent.

Les classes qui avaient directions et orientations semblent sidérées.

La bourgeoisie se divise : la classe ouvrière est tétanisée. La petite bourgeoisie cogne à une porte ou à une autre, réagit pour survivre mais nul ne sait comment sortir de cette impasse.

Contre la crise économique généralisée, un vaccin ne pourra rien. Pour la première fois depuis 1929, l’économie mondiale, disent « les experts », peut s’affaisser… Plus de productions, de producteurs, de consommateurs… Et demain, quand la science aura trouvé les moyens de soigner cette pandémie, évidemment curable, la Tempête se lèvera… Cette crise préviennent les politiciens avisés, peut tout emporter. Et si ce n’est pas le cas, assure Patrick Artus l’un des économistes les plus sérieux du capital, le capitalisme aggravera l’exploitation, les pays émergents seront écrasés par la misère.

Les actionnaires encaissent les subventions, les prêts bon marché mais licencient, baissent les salaires, menacent de fermer ou délocaliser.

Intuitivement les salariés ressentent cette offensive. Les gouvernements disent tout et son contraire car eux aussi, eux d’abord, sont paniqués par ce qui peut arriver… L’ancien Premier ministre le dit sans ambages : la tempête va se lever…

La dégradation sociale accélérée : en France, alors que des mesures d’urgences sociales non négligeables ont été prises par le gouvernement en France, 4ème ou 5ème puissance économique mondiale, en France, dans les quartiers, les précaires intérimaires, femmes seules, indépendants, auto-entrepreneurs, étudiants ont faim ! Les queues s’allongent devant les Restaurants du cœur, le Secours Populaire, etc.
Les sans-rien, les gueux de la mondialisation tangentent la misère.

Le virus met à nu des tendances qui existaient, provoque les catastrophes sociales, psychologiques, culturelles.

Et le nouveau gouvernement ?

Le Premier ministre va d’un point à l’autre. Il court, parle, parle encore. Avec l’accent. Un vide incroyable. Le ministre de l’Intérieur tente de monter la population contre « L’Islamisme ». Pas contre les Barbares, les meurtriers, non contre les musulmans. Pour l’heure, ça ne prend pas.

Des millions de salariés attendent dans la crainte que chaque jour, faillites et plans dit « sociaux » les frappent. Et moi ?! Et moi ?!

Impuissant, le gouvernement confine, déconfine, ouvre les restaurants, les referme, annonce que tout est prêt pour une nouvelle vague alors que les médecins disent le contraire. Macron soutient d’abord et avant tout les « entreprises ». C’est la politique de « l’offre » par opposition à la demande, aux besoins essentiels.

Il va de soi qu’aucune force politique ne répond à l’anxiété sociale et politique de la population. Des municipales aux régionales, en passant par les sénatoriales, les élections partielles, le cirque institutionnel dans l’indifférence générale se poursuit, tente de gagner du temps… jusqu’à la Présidentielle.

Les salariés, les jeunes ont-ils la force de combattre dans ces circonstances ? Sont-ils capables de définir des objectifs politiques d’urgence écologiques, économiques, sociales ?

Pour l’heure évidemment non. De fait, nous sommes entrés dans la période des tempêtes. Débattre de cette situation n’est pas un luxe… Il faut rompre l’isolement, organiser le débat.

Club Politique Bastille

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