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C’est un moment étonnant.

jeudi 3 décembre 2020, par Club Politique Bastille

C’est un moment étonnant.

Des crises politiques au sommet de l’État sont légion depuis la fondation de la Vème République. Elles éclatent rarement dans un ciel serein. La plupart du temps, elles sont concomitantes aux affrontements du gouvernement avec les salariés, les jeunes : Gilets Jaunes, mobilisation interminable contre la réforme des retraites, survie des premières mobilisations de la jeunesse contre le racisme policier... À chaque fois, le gouvernement a plié, un peu reculé, sans céder sur l’essentiel. Mais il a encaissé. Il reste debout sur le ring social mais il vacille.

C’est pour « relancer » son action que Macron a changé son gouvernement, de premier ministre… avec le succès qu’on constate. Donc, au cœur de la crise politique, la police, ses violences, son racisme. « Il n’y a pas de violences policières » répétaient Macron, Castex, Darmanin…

Les vidéos, terribles, spectaculaires ont indigné, fait le tour de France numérique, provoquant la mobilisation dans tout le pays. C’est le début d’un nouveau face à face.
L’article 24 n’est rien d’autre que le soutien inconditionnel de la Présidence, du ministère de l’intérieur, à la police. Paniqué par les réactions populaires, Macron prétend à « l’équilibre entre l’ordre et les libertés »…

Les policiers qui, après la loi travail, les Gilets Jaunes, les retraités, ont été poussés à frapper, frapper encore. Après le cogneur-noceur Castaner, le nain Darmanin provocateur reprend l’antienne de Pasqua : je vous couvre, allez-y ! Ils y vont. Le pays commence à se cabrer, la jeunesse au premier rang. Mais avocats, magistrats, journalistes se mobilisent également contre cette énième attaque contre les libertés démocratiques. Macron recule – verbalement – la police le menace ! Le prétendu parti « majoritaire », la LREM se divise : la crise disloque le gouvernement, gagne d’autres questions. Ainsi, Le Maire annonce que la réforme des retraites reviendra. Elisabeth Borne affirme le contraire ! Ça cafouille, bafouille. Les mensonges répétés, l’incompétence crasse des gouvernants jettent le trouble dans l’opinion.

Sur le déconfinement, l’Église se mobilise (sic) mais aussi les restaurateurs, les salariés des stations de ski…
Castex court d’un incendie à l’autre, sans influence ni autorité sur ses ministres qui le contredisent !
Ça tangue.
Ça panique.
Mais ça tient.

Répétons-le, l’effondrement du gouvernement est possible mais le plus probable c’est que de rustines en rustines, de recul en recul, la maison tiendra.
Sauf… Sauf si les mobilisations à répétition se développent encore sauf… si l’explosion sociale qui menace (dixit Le Figaro) modifie radicalement le champ politique.
Macron, les débris de la LREM espèrent tenir pour déboucher dès la rentrée 2021 sur la préparation des élections régionales, dernier obstacle à franchir avant les présidentielles. C’est compliqué.

- JL Mélenchon s’est déclaré.
- Jadot se prépare.
- Montebourg s’annonce.
- le PC promet d’avoir un candidat.
- Hidalgo fourbit ses armes.
- JC Cambadélis n’exclut rien… !

La comédie atteint des sommets.
Cet embouteillage… de candidat à la présidentielle illustre évidemment l’usure de la constitution, la déqualification du personnel politique.
JL Mélenchon joue dorénavant l’homme « d’État » : il faut plus de policiers, rétablir le service militaire obligatoire…
Il ose tout. Ça n’indigne plus, ça fait rire.
Pour l’heure, je ne crois pas que la mayonnaise présidentielle prendra.
Olivier Besancenot refuse avec raison de rejoindre le cirque médiatique présidentiel. Il parle clair, fort. Pour l’heure, aucune solution politique significative n’interviendra sans intervention directe puissante des masses.
Lors de notre discussion vidéo, une question est apparue : y-a-t-il un danger fasciste ?
Inutile de répondre par oui ou non. Quelles sont les forces sociales qui souhaitent, s’organisent pour une telle politique ? La bourgeoisie, les secteurs du lumpenprolétariat ? La classe ouvrière ? Les salariés ?

S’interroger c’est répondre. Ni en France, ni en Allemagne, Italie, Pologne, Hongrie, ce danger n’est à l’ordre du jour. Mais cependant dans toute l’Europe, l’extrême droite commence à être débordée par des groupes néo-nazis.
À l’ombre des syndicats de policiers, officines racistes, protecteurs des violences, des groupes fascistes peuvent voir le jour. Peut-être même existent-ils déjà. La vacuité politique, l’inquiétude généralisée, le complotisme nourrissant de tels processus. J’ajoute que même les djihadistes-fascistes n’ont – encore ? – créé un terrain favorable à ces saloperies. Pour l’heure, le danger du pire n’existe pas.

Cependant, selon la vieille formule, il faut être vigilant.
Lorsque la crise économique a déferlé en 1929, coups d’état (Italie), guerre civile (Espagne), succès prodigieux du groupuscule nazi en Allemagne, contre-révolution en URSS ont créé les conditions de puissants mouvements fascistes, y compris en Angleterre et aux États-Unis. Bref, le virus fasciste peut, dans certaines circonstances, gagner rapidement du terrain. En Europe, au Proche-Orient, guerres, guerres civiles, dictatures se multiplient. Le fascisme n’est pas un phénomène national : la mondialisation le porte dans ses flancs…
Il faudra revenir sur cette question.

JK

03/12/20

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