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25 octobre à 18h30 visio-conférence du Club Politique Bastille

mercredi 20 octobre 2021, par Club Politique Bastille


25 octobre à 18h30 visio-conférence du Club Politique Bastille

Le 25 octobre à 18h30 aura lieu notre réunion en visio-conférence.

Bruno vous enverra le lien pour y participer (*)

Bien à vous et à lundi 25/10.

Salutations militantes.

(Ci-joint en PJ le texte de Charles et Michel)

Jacky

(*) : Celles et ceux qui n’ont pas encore communiqué leur mail à Bruno peuvent le lui faire parvenir à : b.slama@bbs-slama.com

***

Pour débattre

Les apparences sont souvent trompeuses.
L’affaire des sous-marins australiens, la débâcle de l’armée américaine en Afghanistan participent du même phénomène : la crise de l’impérialisme US dans un monde qui se polarise à une vitesse étonnante… Précisons : le bon démocrate Biden poursuit avec cohérence la politique de l’horrible républicain Trump… Après celle de Saïgon, voici donc la débandade de Kaboul. L’armée américaine a plié bagage sans même informer ses « alliés » occidentaux, les traitant comme quantités négligeables…
Ce sauve-qui-peut n’est pas dû uniquement à un enlisement militaire et politique. En dix ans, le monde a changé.

Il faut que Washington se réorganise rapidement pour défendre ses intérêts stratégiques, économiques, militaires.
Qu’importe dorénavant l’Afghanistan : aux barbares américains ont donc succédé, les barbares Talibans… L’essentiel est ailleurs.
En évinçant la France du contrat – signé ! – des sous-marins nucléaires en Australie, l’impérialisme US assène évidemment une magistrale paire de gifle à la France. Non seulement Paris perd un contrat industriel de premier ordre mais surtout il est expulsé de la zone indo pacifique au moment où, à son initiative, l’Europe venait de signer un accord pour mettre en œuvre une stratégie commune dans la région !
Certes, ce comportement illustre avec brutalité le déclassement de la France dans le concert des Nations. De Gaulle doit se retourner dans sa tombe : Paris est quasiment sous la coupe de Washington. Macron dénonce le comportement américain, rappelle son ambassadeur et… se réconcilie après dix minutes de discussion au téléphone avec Biden… Il déclare l’OTAN frappé de « mort cérébrale » mais ne quitte pas l’alliance dirigée par les américains, ni même le commandement unifié. Le bavard Macron courbe l’échine. La France est reléguée en deuxième division… à sa place : celle d’une puissance moyenne qui n’a plus son mot à dire à l’échelle internationale. Pourtant elle occupe en Europe le second rang économique et politique, certes loin derrière l’Allemagne, mais surtout dans une Europe qui se délite rapidement.
La France est donc écartée de la zone indo pacifique car l’impérialisme américain a décidé de réorganiser sa politique internationale et sa stratégie militaire pour faire face à la Chine et à la Corée du Nord.

Privatisations à marche forcée, plans de licenciements massifs dans les entreprises nationales, constitutions de grands groupes privés, le capitalisme chinois s’est développé sans complexe. Du jamais vu dans l’histoire.
Ces dix dernières années, l’impérialisme chinois est devenu une véritable puissance économique. La seconde derrière les USA. Encore loin d’eux mais en capacité de rattraper son retard dans la plupart des domaines et avec les « Routes de la soie » de conquérir des positions, des marchés, à l’échelle internationale. Non seulement l’Empire du Milieu garantit ses approvisionnements et affronte le Capital étranger, mais il est devenu une menace.
La Chine est LE concurrent des USA. Son adversaire aujourd’hui, demain son ennemi. Avant la crise du Covid, le PIB chinois tutoyait les 16.000 milliards de dollars contre 27.000 pour les USA : le danger se rapproche. Appuyé sur un marché intérieur de plusieurs centaines de millions de consommateurs solvables la Chine, en une dizaine d’années, est passée de « l’usine du monde » à une économie concurrentielle dans nombre de domaines. Avec des champions mondiaux comme Alibaba, Huawei… Le PC chinois a privatisé à marche forcée, donnant naissance à une bourgeoisie solide, puissante, sous le contrôle de la bureaucratie. La logique politique voudrait que cette couche sociale cherche à s’émanciper du parasitisme bureaucratique. Mais XI Jing Ping connait les contradictions de l’Histoire et n’a guère de choix politique.
En 1989, la bureaucratie a écrasé étudiants et ouvriers à Tian’anmen. Elle vient de contenir puis de faire refluer et probablement vaincre la formidable mobilisation de la jeunesse pour la démocratie à Hong Kong.
Les luttes sociales sont partout en Chine, mais les grévistes ne parviennent pas à s’unir au-delà de l’usine, du territoire. Les affrontements sont légion. Mais, répétons-le, pour l’heure la bureaucratie tient la barre, réprime et construit un Etat policier numérique unique dans le monde. Pour l’heure, cette dictature tient bon. Notons cependant que la crise économique du capitalisme chinois se manifeste par l’éclatement d’une « bulle » immobilière stupéfiante : un promoteur fait défaut sur sa dette de 260 milliards de dollars ! soit 10% du PIB français ! Et d’autres bulles financières sont en cours de formation.
Le PC chinois mène une campagne nationaliste hystérique. Elle fait face à l’impérialisme US et à ses alliés japonais, coréens, vietnamiens, philippins, australiens… L’encerclement la menace.
Son armée se modernise mais reste encore loin de celle des USA. Pour prendre un exemple, la Chine ne dispose que de deux porte-avions à propulsion traditionnelle alors que l’US Navy dispose de onze porte-avions nucléaires !
C’est dans ces conditions difficiles que la Chine doit assurer sa maitrise dans la mer de Chine. Elle ne reste pas inerte, organise sa défense en occupant, fortifiant des ilots revendiqués par le Japon ou le Vietnam. Chaque année, elle met à la mer autant de navire de guerre que la flotte française qui reste encore importante ! Il n’y a pas encore égalité, loin s’en faut, entre les budgets militaires américains et chinois, mais la modernisation de l’armée chinoise va bon train. Certes, la Russie reste un adversaire historique de l’impérialisme américain mais l’ennemi principal, maintenant c’est la Chine.

Soyons clair. Aujourd’hui, les USA n’attaqueront pas la Chine : le morceau est trop gros. Par contre, elle va pousser ses alliés à multiplier les incidents pour augmenter la pression. La France, l’Allemagne ne sont pas de taille dans cet affrontement de géants… Ils sont spectateurs.
C’est une situation inédite.
On sait difficilement ce qui se passe en Chine socialement, politiquement. Mais incontestablement, la direction du PC chinois tente de dévier la réaction probable d’un prolétariat massif vers un nationalisme populaire. Et la forme du nationalisme dans cette région du monde, son Alsace-Lorraine, c’est Taiwan qui doit, affirme le Président chinois, revenir dans le giron national. Ce ne sont pas que des rodomontades : l’aviation militaire chinoise survole régulièrement Taïwan, provoque avec constance.

Qu’on se souvienne : la bureaucratie stalinienne soviétique a envahi l’Afghanistan (déjà, encore…) et a mené une guerre sale durant dix ans. Cette aventure a contribué à la dislocation de l’URSS… On ne peut exclure que la Chine s’engage dans une aventure qui pourrait mettre le feu dans toute la région. Même si ,aujourd’hui, ce n’est pas la perspective la plus probable.
Du côté américain, souvenons-nous que le Capitole a été pour la première fois de son histoire, envahi par des extrémistes mobilisés par Trump. Cette affaire illustre la profonde crise politique au sommet de tous les Etats.

Trotsky dans « Europe et Amérique » soulignait qu’on ne pouvait exclure en cas d’échec de la révolution, un fascisme en Amérique… Le tournant des années cinquante en porte la trace.
Les USA et la Chine, sont face à face et sont en crise. Les politiques néolibérales accélèrent les inégalités et les conflits. Les logiques d’affrontement sont à l’œuvre.

Rien n’est écrit certes. Le grand stratège Sun Tzu ne rappelait-il pas dans « L’Art de la guerre » :
« Lorsque l’ennemi voit un avantage, mais n’avance pas pour le saisir, c’est qu’il est las ».

14/10/21

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