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Avis de tempête sur l’économie
lundi 16 décembre 2013, par
Publié le 3 juillet 2012
La crise économique provoque des séismes dans toute l’Europe, en particulier dans les pays les plus fragiles. Nous en faisons partie. Une industrie sans point fort, sans véritables marchés internationaux, sans leader incontesté, place la France dans une situation particulièrement difficile. La brutalité de la compétitivité menace directement des pans entiers de l’économie.
L’Allemagne souffre également mais elle s’organise solidement autour de puissants groupes industriels qui bénéficient du glacis à bas salaire des pays de l’ex-Europe de l’Est, Slovénie, Croatie, Pologne, Hongrie. Ces places fortes permettent de produire à bas coût tout en exportant vers l’Europe et la Russie et au delà. Pour revenir à la France, on peut paradoxalement dire que seule l’action du prolétariat et des salariés peut peut-être stopper cette décadence économique en réorganisant la production sur d’autres bases. Mais cet objectif n’ est pas pour l’instant à portée de main.
Il convient d’être lucides et ne pas se gargariser avec les luttes, les luttes, les luttes ! Chez PSA, ce sont les salariés et personne d’autre qui décideront du combat s’il y en a un. Tous les salariés de PSA sont concernés.
Réagiront-ils ? Sont-ils capables de riposter contre le patronat sans épargner le gouvernement ? Nul n’en sait rien. C’est au retour des vacances que cela se jouera.
Les militants révolutionnaires peuvent par article par tract, par réunion, tout expliquer, expliquer ce qui est :
Ceux d’Aulnay doivent appeler tous les salariés du groupe à la mobilisation. Maintien du site d’Aulnay, non aux licenciements. Les patrons sont unis, unissons nous.
1. La mobilisation contre les licenciements doit s ‘articuler vers l’explication qu’ une décision d’ arrêt immédiat des licenciements, celle d’un moratoire doit être proclamé chez PSA, et au delà, contre tous les licenciements. C’est bien sûr un acte politique, pas une revendication syndicale.
2. Le camarade de L.O, dirigeant de la CGT chez PSA, répète à la télévision : PSA a de l’argent, PSA peut payer. C’est simpliste : PSA perd de l’argent, et même si une audit de l’entreprise révélerait l’avidité des actionnaires et des managers, imaginer que les capitalistes financent à perte est une naïveté ! Il faut imposer une autre politique. Si les appareils et le gouvernement ne peuvent faire accepter par les salariés les licenciements, la fermeture du site, ils les feront courir dans tous les sens, sous tous les prétextes ! On « luttera » tous les jours ! Avec l’objectif d’épuiser et de démoraliser les salariés.
3. Les plans « sociaux » vont se compter par dizaines. Le mot d’ordre d’arrêt immédiat des licenciements, de moratoire sur les licenciements comme mesure exceptionnelle face à une situation de catastrophe sociale, permet de répondre politiquement à la situation. D’écouter les salariés, de discuter avec eux d’une solution.
4. Bien sûr dans le cours de la lutte, si elle a lieu, l’interdiction des licenciements, le mot d’ordre d’urgence de nationalisation doivent également être avancés. Tout dépend toujours du niveau de conscience des salariés.
5. Moratoire, interdiction des licenciements, nationalisation sont naturellement des mots d’ordres anticapitalistes. Eux seuls peuvent être des leviers pour combattre l’union patron-gouvernement.
6. Trois mois après son élection, François Hollande est déjà à la croisée des chemins. Disparu, le refus de voter, le Traité européen, disparu toutes les propositions qui pouvaient faire un peu d’ombre au capital. Dans quelques semaines, ils vont affronter directement les salariés ; dans quelques mois, le rejet anti Hollande se concrétisera. Attention que le désespoir ne se dirige pas vers le F.N ! Les militants révolutionnaires peuvent en parlant clair, éviter pour partie ce destin funeste.
Attention ! Lionel Jospin a qualifié Le Pen pour le 1er tour. François Hollande peut qualifier Le Pen pour le second !
Ajoutons un mot. La lecture de la presse économique illustre la fragilité de la situation économique chinoise, américaine et bien sûr au sein de l’U.E. On ne peut pas exclure que des pays entiers Portugal, Italie, Espagne s’effondrent comme la Grèce ! Parler politiquement, calmement est le seul moyen d’éviter de voir se développer le fatalisme.
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