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La campagne électorale est terminée

lundi 16 décembre 2013, par Club Politique Bastille

Publié le 9 novembre 2012

A la différence des dernières joutes électorales, cette campagne présidentielle aura opposé un « républicain » radical (« républicain » au sens américain), frôlant avec les thèmes du FN et un homme de centre gauche bafouillant des généralités.
Nicolas Sarkozy a mobilisé bourgeoisie et petite bourgeoisie sur le thème : contre les conséquences de la mondialisation, encore plus de mondialisation (abrogation des 35 H, TVA sociale, remise en cause du statut de la fonction publique, etc.) alors que le notable socialiste formé à l’école de Queuille et Jospin -« L’équilibre » entre le pire et le pire encore…- a fait campagne sur deux mots d’ordres : sortez le ! Et moi à sa place ! Hollande ou une république paisible, provinciale, sérieuse, sans corruption ni bling bling. Cette vision bucolique n’a évidemment pas convaincu mais le rejet anti-sarkozyste était tel, que sur le fil, de justesse, Hollande a été élu.
Le début de la crise est très violent. Car ce n’est que le début. La bourgeoisie ne veut plus aucun compromis, elle exige comme en Allemagne à l’époque de G. Schröder, une attaque en règle contre les salariés et les soit disant charges sociales (suppression du CDI, l’abrogation des 35h, cotisations santé et vieillesse etc…). Si Hollande fait mine de résister, tente un énième compromis, la bourgeoisie ne cédera plus rien. Ainsi, les dirigeants de Peugeot veulent les subventions financières et l’application intégrale du plan de licenciements. Non parce qu’ils sont « méchants », mais parce que, sur le plan de la concurrence européenne et mondiale, ils sont en danger de faillite ! De même, entre Copé et Fillon il n’y a pas la différence programmatique d’un billet de 500 euros, simplement (outre les traits personnels) les moyens à mettre en œuvre pour défaire Hollande. Mais actuellement, ce ne sont pas les partis traditionnels (UMP, UDI etc.) qui représentent les secteurs décisifs du Capital. CE SONT LES CAPITALISTES EUX-MEMES, LES ENTREPRISES DU CAC 40 QUI MÈNENT L’OFFENSIVE. En cela le rapport Gallois faisait sens. Ancien patron d’une des plus grandes entreprises Franco-Allemande, EADS, les préconisations sont significatives.
Cette fois il ne s’agit pas d’un rapport de plus mais de la feuille de route pour le quinquennat. Le FMI s’est exprimé pour apporter son soutien : il faut baisser le coût du travail, faire sauter l’essentiel de la protection sociale. Augmentation de la TVA « socialiste » en accord avec les appareils syndicaux (« Moins grave que prévu » dixit J.C. Mailly !).
L’offensive frontale commence.
En reculant, en zigzagant, en cherchant un impossible compromis, Hollande démoralise les salariés, ses électeurs, les militants du PS : l’échec se profile. L’explosion du chômage peut déboucher sur une tension politique extrême, voire une crise ouverte. La situation murit lentement car la lutte des classes est pour l’heure, au point mort. Lors des élections, j’ai mis en garde les camarades contre la mystique de « la lutte, la lutte ! »… Il n’y aura de lutte sérieuse que si l’objectif et les moyens sont sérieusement établis. Ce n’est pas cas actuellement (cf. Peugeot). Pour l’heure, les salariés sont démoralisés. Mais tout n’est pas égal, ainsi chez SANOFI le combat se mène avec vigueur imposant l’unité. Chez Peugeot les camarades de LO, en refusant de mobiliser politiquement les salariés du groupe, transforment Aulnay en camp retranché, en multipliant les actions ultra minoritaires (occupation d’une autoroute, séquestration d’un petit cadre etc…) ils démoralisent les salariés…
Pour la première fois depuis longtemps Laurence Parisot estime « avoir été entendue », c’est le sous-titre des Echos le mercredi 7 Novembre. Le titre se passe de commentaire : Jean-Marc Ayrault : « Nous allons plus loin que le rapport Gallois ». Tout est dit.
Le patronat, le gouvernement, les confédérations syndicales (chacune avec sa partition), le PS et l’UMP sont à des virgules près, sur la même ligne. L’adaptation à marche forcée aux pays européens les plus engagés dans la contre-révolution de la mondialisation. Ce n’est pas rien. Les salariés sont face à ce « mur », plus puissant que jamais. Sans comprendre aucune chance de l’emporter. C’est la fin de la campagne électorale. Un mot encore. Je ne suis pas un obsédé de l’extrême droite mais là, attention ! Lionel Jospin avait mis un peu plus de quatre ans pour porter le FN au pinacle électoral. En six mois, François Hollande a fait plus et beaucoup mieux que Jospin. Ces millions de salariés désespérés chercheront des outils pour manifester leur colère… Rien n’est écrit, rien d’automatique, mais cela mérite d’être réfléchi, discuté. La vie politique n’est pas faite seulement de chiffres, de données économiques. L’expulsion vers l’ Espagne de la monarchie post franquiste, manu militari, de la jeune militante indépendantiste française Aurore Martin, est tout à fait scandaleuse ! Du jamais vu ! Sarkozy ne l’a pas fait, Hollande, démentant encore une fois ses engagements, a foulé aux pieds, droits et libertés ! Manuel Valls est content. Il avait écrit un livre où il préconisait l’augmentation de la TVA et la lutte contre « l’antiterrorisme » ! Le mouvement dont la jeune camarade est membre, est légal en France. Il faut nous mobiliser, mobiliser les salariés, les citoyens, exiger le retour de la jeune Française, contre cette politique européenne de l’injustice, de la police.
Décidément la campagne électorale est terminée.
Paris, 8 novembre 2012, C.J.

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