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Une nouvelle crise menace
lundi 16 décembre 2013, par
Publié le 31 mars 2013
Une nouvelle crise politique menace. Une crise « de gauche » qui ressemble dans les grandes lignes aux précédentes (1983 François Mitterrand, 1995 Lionel Jospin, etc.).
Cette fois, il n’a fallu que quelques semaines pour que le Président socialiste reprenne en la développant, en l’aggravant, la politique de son prédécesseur. En 1981 il a fallu trois ans pour qu’avec précaution le trio Mitterrand - Mauroy - Jospin ouvre la « célèbre parenthèse » du contrepied social. Là rien de tel. L’union européenne dicte en temps réel le discours de chaque gouvernement. Il détermine les budgets, fixe les objectifs, les rythmes de désendettement. La France n’est pas encore traitée comme les peuples d’Athènes, de Lisbonne ou de Madrid mais on s’en rapproche. Désemparé, le pays fait volte face. Le Président s’effondre dans les sondages. Les élections partielles expriment le retour de l’UMP, les progrès fulgurants du FN, l’élimination du PS. En dix mois François Hollande est dos au mur.
Sa majorité vacille. Son parti renâcle. Et cependant les mobilisations sociales sont très limitées. Instituteurs, enseignants et ouvriers d’usines menacées de fermeture. C’est tout. En somme, la résistance sociale est faible, fragile. Désorientation et crainte l’emportent sur l’action. Ici on s’immole par le feu. Là on baisse la tête, résigné. Hollande, Ayrault sont rejetés sur le papier. Pas dans la rue. Comme d’habitude un ministre corrompu démissionne... C’est véritablement une crise politique.
Nos gouvernants en particulier les dirigeants du PS, ont bâti l’Europe libérale de leurs mains. Il n’est pas question qu’ils reculent. Ils multiplieront les attaques pour dynamiter les acquis de la société française, pour qu’elle change de siècle. Il y aura riposte. Plus ou moins forte. Plus ou moins rapide. Le contraire est impossible. Mais pour l’heure, nous sommes avant la riposte.
François Hollande doit remanier. Va remanier. C’est son rôle. Il doit unir ses forces pour frapper. Le peut-il avant les municipales, les européennes ? La vie répondra à ces questions. La superstructure est toujours en lien avec les luttes sociales. Mais la superstructure a sa propre existence, son métabolisme. Ainsi, Nicolas Sarkozy inculpé, ce n’est pas la même chose que s’il ne l’est pas.
Globalement, le système est d’autant plus fragile que la crise est dévastatrice : la crise n’est pas terminée. Elle va rebondir. La bourgeoisie s’est d’ailleurs adaptée à l’état de crise permanente. Elle veut produire en Europe grosso modo comme en Asie. Précariser la totalité du prolétariat, disloquer la fonction publique. Tant que le front de la bourgeoisie ne sera pas rompu en Chine, en Europe, aux USA la brutalité sociale, la violence du capital se manifesteront.
Les derniers mois des failles sont apparues. En Grèce d’abord où des millions se révoltent, se pose électoralement, concrètement la question du gouvernement anti-libéral. En Italie où plus de 20 % des électeurs se sont portés sur des listes antisystème, évidemment les millions dans la rue en Espagne inspirés et dynamisés par les Indignés. Et aussi au Portugal. En France répétons le, rien. Il faut éclairer la situation française de la situation internationale. Débattre avec les citoyens, les salariés. Insister sur un point : la solution est dans, par l’auto-organisation. A Chypre, à Rome, à Madrid, à Lisbonne ou à Nicosie c’est le sens de la résistance politique. En France aussi, le gouvernement ne sera chassé que par l’auto-organisation. C’est une question politique, psychologique. L’état d’esprit des masses joue un rôle majeur dans cette perspective.
Paris, le 27 mars 2013 Charles Jérémie
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