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Bilan d’étape : Réunion de rentrée du Club Politique Bastille samedi 23 /09/17 REUNION REPORTÉE EN OCTOBRE (MAJ 12/09 + 28/09/17)

lundi 11 septembre 2017, par Club Politique Bastille

Réunion-Débat le samedi 23 septembre 2017 à 14 heures 30 précises REUNION ANNULÉE ET REPORTÉE EN OCTOBRE (MAJ 12/09/17 12h40)

EDMP - 8 impasse Crozatier - Paris 12e - Métro : Gare de Lyon

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12 septembre 2017

Chers tous,

Je crois qu’il faut éviter entre nous les débats inutiles, voire les guerres picrocholines...
Tout ça rappelle trop les comportements des sectes.

Des camarades regrettent la coïncidence de notre réunion et de la manifestation du 23. Je ne suis pas d’accord avec un grand nombre d’arguments sur la signification politique de cette manifestation mais, pas de quoi fouetter un chat. Nous aurons bien le temps d’en discuter.
Je propose donc que nous annulions la réunion du 23 et que Jacky nous trouve une date en octobre.
Naturellement, si vous êtes d’accord.

Amitiés à tous.

Jacques

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11 septembre 2017

Cher tous,

La réunion de rentrée du club aura lieu le 23.
Son ordre du jour établi depuis plusieurs semaines.
Michel et Charles ont proposé un projet de nouveau manifeste.
Certains camarades ont par écrit exposé leurs critiques ou leurs propositions et d’autres peuvent le faire avant le 23.
Quelques camarades regrettent que notre réunion se tienne le 23.
Cette date a été retenue en fonction des disponibilités de la salle.
Par ailleurs le 23 c’est la F.I.

Et comme d’habitude ce sera une manif de F.I et de ses (et ces) satellites (qui courent partout comme des canards sans tête) ni plus ni moins.
Nous vous invitons au débat.

Jacky et Charles

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29 août 2017

Septembre 2017. Bilan d’étape

En cette rentrée, le Club Politique Bastille créé en 2013 se devait de faire un bilan.
Dans notre manifeste, nous écrivions comme un constat :

« Convenons-en, tout a échoué…Les partis, les mouvements, les grands ou petits regroupements, toutes les formations de tradition socialiste, léniniste, trotskyste, libertaire sont en dépôt de bilan plus ou moins avancé. La répétition de formules élaborées il y a presque un siècle injurie la réflexion théorique. Les crises succèdent aux scissions. La plupart des militants sont fatigués, sceptiques, usés par l’activisme politique. »

Clairement, nous affirmions notre rupture avec ces courants téléologiques basés sur un programme, une vision figée du monde et une sélection d’avant –garde.
Ce constat paraissait radical pour beaucoup mais rien de ce qui s’est passé depuis ne l’a invalidé. Certes, cela n’empêche pas certaines organisations de perdurer sur ce modèle mais alors ce n’est qu’un jeu dans le système, un jeu de mots dans la cérémonie électorale.
Ce constat froid n’ouvre aucune perspective en soi, n’émancipe pas de l’aliénation militante qui réorganise les faits en fonction du discours à tenir. Mais à partir de ce constat nous avons pensé notre activité autrement. Nos réunions se sont tournées vers des approches diversifiées de thèmes d’actualité ou historiques. Confronter les points de vue plutôt que sélectionner une position, une déclaration, un programme. Refuser les compromis qui finissent par faire disparaître l’objectif pour ne plus penser qu’à exister. C’est là, la véritable démocratie. Privilégier les sujets partiels aux discours globalisants. Admettre que tout ne peut pas se résoudre par le simple effet de la volonté politique, que la complexité des situations n’a pas de traduction en mot d’ordre au bas d’un tract, qu’un ou une spécialiste d’une période, d’un événement, n’a pas de réponse évidente à tous les problèmes actuels.
Pour mener à bien ce travail, il nous a fallu bannir toute structuration hiérarchique dans notre fonctionnement. En finir avec cette culture du chef qui semble revenir en force dans les mouvements « contestataires ».
Nous cherchions dans chaque événement historique ou d’actualité ce qui relevait de l’auto-organisation, de la gestion autonome de l’action et de la pensée collective.
Nous nous sommes réunis à propos des développements des révolutions arabes, des mouvements des places, des Occupy, des Nuits debout… C’est au cœur de ces moments souvent tragiques que se construit un commun et que se pense une autre société, que travaillent les émancipations.
Avons-nous pour autant échappé aux pièges tendus par l’actualité politique ? Non bien sûr, mais, en ne se fixant pas comme but d’être figurant dans la comédie de la représentation politique et en essayant de comprendre ce qui se joue sur scène et en coulisse, la dérive est moins forte. Cependant, nous n’avons échappé que partiellement à la « politique du moins pire », tout en promouvant une action pour la démocratie des égaux, la liberté véritable contre toutes formes d’oppressions (politique, sociale ou religieuse), toutes choses qui ne se jouent pas sur le terrain électoral où se perdent régulièrement bien des « intellectuels révolutionnaires »
Nous avons définitivement tourné le dos à ce qui était la base conceptuelle de notre tradition politique : le krach final, la crise absolue du système.
Ne pouvant plus expliquer l’inéluctabilité scientifique de la victoire du socialisme sur le capitalisme, 1989 ayant clos le débat, des économistes, des sociologues, des « politistes » se sont évertués à démontrer que le capitalisme ne pourrait survivre à ses propres crises, que la financiarisation aurait une limite objective infranchissable. Alors surgit la figure de la barbarie, du chaos redouté et souhaité, figure qui mêle des restes de stalinisme et d’effroi religieux mais qui devient une condition « objective » pour une révolution. Construction mortifère et pensée dépressive.
A cela nous avons échappé, mais nous revenons de loin.

Dans le texte de 2013, nous nous interrogions sur les périodes qui ont précédé la périodes actuelle. Rien n’est venu contredire ce qu’avançait Éric Hobsbawm sur « le court vingtième siècle » commencé en 1917 à la révolution bolchévique et terminé en 1989 à la chute du mur de Berlin, au massacre de Tienanmen.
Nous sommes toujours dans la période de domination sans partage du néolibéralisme. Mais depuis cinq ans, la pression de la sphère financière est de plus en plus forte sur tous les secteurs politiques, sociaux et écologiques.
Les révolutions arabes ont fait place aux dictateurs, aux militaires, aux « religieux » sanguinaires, la Tunisie faisant exception. La voix de l’émancipation ne s’est pas tue mais les massacres, les crimes et les attentats continuent.
Les mouvements autonomes des places n’ont pu résister durablement face à la force des dictatures turque ou chinoise .Ils n’ont pu trouver une forme pérenne et le temps les a réduit au silence.
L’une des expressions de la barbarie est évidemment le djihadisme. L’islam radical.
La multiplication des attentats, des assassinats, soulève de nombreux problèmes. À l’origine, il y a les guerres impérialistes sous la bannière américaine en Irak, Syrie, Lybie, Yémen, des millions de morts, des pays quasiment détruits, des cohortes de réfugiés…
Le soutien à l’islam radical, ne l’oublions pas, est le fait des dirigeants saoudiens, qataris, égyptiens, syriens. Ainsi, à chaque fois qu’en Syrie une partie des territoires est dirigé par le peuple, Bachar el-Assad libère des prisons des partisans de Daech, les arme et les envoie combattre les populations. En fait, le djihadisme est le meilleur ami du Capital. C’est paradoxalement un facteur d’ordre, il permet de multiplier les mesures sécuritaires, de diviser musulmans et « nationaux », de stigmatiser. Depuis 1989, l’impérialisme américain se cherchait un ennemi international, peut-être l’a-t-il trouvé.
Combattre l’impérialisme, c’est aussi combattre l’islamisme radical sous toutes ses formes. Il ne peut y avoir de compromis.
Alors cent ans après Octobre, nous pouvons avancer plus sûrement qu’il y a cinq ans que nous ne sommes pas dans une alternative entre « socialisme et barbarie » ou dans cette zone intermédiaire entre un monde et un autre où serait tapie la « bête immonde ». Notre monde est de plus en plus dangereux et injuste. La barbarie est belle et bien là, non pas comme un état permanent et stable, mais dans une perspective post moderne, comme un état différent suivant les lieux, les moments, les populations, les classes sociales.
Comme il n’y a pas de grand krach, il n’y a pas de perspective de grand soir. Et les différences se creusent et la Crise avec un grand C s’étudie dans les écoles de management comme méthode de « gouvernance ».
Si une discussion d’étape est souhaitable c’est aussi en raison de l’apparition sur la scène publique de formes de gouvernement qui n’existaient pas encore dans le néolibéralisme. Ce régime s’accommodait jusqu’alors des formes traditionnelles de domination, de droite comme de gauche. Mais 2017 aura vu le système néolibéral préempter directement le pouvoir. L’opération En Marche / Emmanuel Macron a réussi. Certes, il aura fallu que la « gauche » se suicide et que la « droite » s’entretue. Mais l’élection de Trump aussi était improbable.
Ces changements de formes politiques de domination reposent-ils sur une transformation plus profonde de la société ? Est-ce l’apparition d’une période nouvelle ? Ces questions doivent être discutées pour en aborder une autre aussi fondamentale : comment agir politiquement ?
S’opposer aux mesures de régression, appeler à la lutte, à l’unité, à la convergence… C’est évident.
De nouvelles formes de constructions politiques, de discours, de figures politiques apparaissent. Qu’elles se prétendent de gauche ou de droite ou ni de gauche ni de droite ou de droite et de gauche, elles se réclament du Peuple et parlent en son nom.
Ces formes ne sont pas des partis (à l’expérience, la forme parti est désespérante mais c’est une forme qui pourrait être démocratique et contrôlable), ce sont au mieux des mouvements qui se déclareront partis juste pour être financés par l’argent public. Un programme comme une proclamation. Et un chef.
Bien sûr, refuser et combattre ceux qui parlent au nom du peuple, au nom d’un peuple qu’ils ont construit pour leur discours et pour leur gloire, est vital. Plus modestement, à notre mesure, nous nous efforcerons d’organiser des débats, souligner les contradictions pour faire vivre la démocratie et participer aux actions librement décidées. C’est peut-être ainsi participer à la formation d’une conscience collective, sans mépris ni condescendance (« les gens ») et envisager l’avenir comme peut l’indiquer Jacques Rancière :
"En somme on retombe sur l’idée que la seule manière de préparer le futur est de ne pas l’anticiper, de ne pas le planifier, mais de consolider pour elles-mêmes des formes de dissidence subjective et des formes d’organisation de la vie à l’écart du monde dominant. On retombe sur l’idée qui est depuis longtemps la mienne que ce sont les présents seuls qui créent les futurs et que ce qui est vital aujourd’hui, c’est le développement de toutes les formes de sécession par rapport aux modes de perception, de pensée, de vie et de communauté proposés par les logiques inégalitaires. C’est l’effort pour leur permettre de se rencontrer et de produire la puissance accrue d’un monde de l’égalité."

Septembre 2017. Une analyse, une méthode

Désindustrialisation systématique, chômage de masse, précarité galopante ont désintégré la classe ouvrière, mettant à mal les solidarités collectives, la conscience de classe. Le patronat est en position de force. Depuis les années 80, c’est-à-dire l’union de la gauche, les négociations se font à partir des « revendications » du patronat. Avec la collaboration volontaire des unions et confédérations syndicales. À partir de 1983, la « gauche » a pavé le chemin à la bourgeoisie, Hollande ouvrant la voie à Macron, Jospin à Chirac et au FN. La classe ouvrière proprement dite est en voie de disparition au profit d’un salariat dominé par le précariat systématique, nouvelle forme de domination du Capital. Les « protections » sociales disparaissent les unes après les autres. Les fonctionnaires sont encore - relativement - protégés, mais c’est l’ultime bastion qui ne manquera pas d’être pris d’assaut. Secteur par secteur, la bourgeoisie armée de son projet libéral, néo-libéral a affronté le salariat, l’a fait plier, provoquant la résignation dans les têtes, il faut tenir compte de cette réalité.
1968 avait modifié le rapport de force au profit de la classe ouvrière, la jeunesse, mais la bourgeoisie est reparti à l’assaut, emmené par Margaret Thatcher et Reagan, provoquant des affrontements victorieux. Parfois, notamment en France, le capital a dû reculer - CPE-1995 - manœuvrer mais au bout du compte, il l’a emporté.
Ces défaites pèsent dans la conscience des « masses ». Des millions de femmes, d’hommes sont précipités dans la pauvreté, à sa lisière alors que le nombre de millionnaires augmente. L’amertume, l’isolement social, psychologique gagnent, développent haine des autres, le rejet des encore plus pauvres, des encore plus faibles : les étrangers, les réfugiés. Sur ce plan, pour l’heure, le Capital l’a emporté, de sorte que le combat semble vain ; le repli sur soi et la résignation s’installent. La « désocialisation » impose sa marque. Ces dérèglements sociaux et la multiplication des attentats djihadistes menacent de déclencher des vagues de racisme. Cette situation permet aussi à l’État de multiplier les mesures économiques libérales et les lois sécuritaires de plus en plus coercitives.
Dans ce contexte, le rôle des medias est primordial et leur influence ne se réduit pas à un jeu purement « politique » : certes les chiens de garde, veillent, jouent leur partition, tentent d’agir comme un véritable pouvoir. Noam Chomsky a raison d’écrire que « la propagande est à la démocratie ce que la violence est aux régimes totalitaires ». Mais il ne faut pas oublier le matraquage idéologique et culturel : émissions de vulgarité quotidienne à destination de la jeunesse, utilisation systématique d’une novlangue, téléfilms policiers à répétition, jeux d’évaluation et d’élimination, déculturation permanente.
Voilà longtemps que le service public ne se distingue plus des télévisions commerciales. Avec les nouvelles technologies, la publicité est ciblée, public par public, individualisée. La politique néo-libérale s’introduit partout, pourrit tout.

Les partisans du néolibéralisme dénoncent le « bas » de la société c’est-à-dire les émigrés, les autres le « haut », les élites etc.… Tous innocentent la finance qui dicte sa loi au monde, conduit à court et moyen terme la planète à sa perte. Le populisme enjambe les frontières de classe, n’exige pas d’investissement militant ; l’adhésion est gratuite, le militant numérique encense un chef qui désigne l’adversaire et - modernité oblige - apparaît partout en hologramme. Il tonne, vitupère, dit bien- sûr la « ligne », libère l’adhérent de tout effort intellectuel : en somme, il suffit de bien voter le bon jour. Les nouvelles technologies facilitent cet embrigadement des « gens ». LRM et Insoumis sont de la même eau idéologique et utilisent les mêmes logiciels. Ils tiennent des discours différents mais usent de la même méthode avec un même résultat : la direction a les mains libres, la démocratie balayée, le chef a tous les pouvoirs. Sa légitimité est renforcée, validée par les nouveaux chiens de garde médiatiques.
Rien de civilisé ne naitra sans analyser à fond cette réalité. Le populisme est le cache-sexe du capitalisme, il existe et se développe dans d’autres pays. En France, il a des ancêtres historiques : boulangisme, maréchalisme, bonapartisme, poujadisme… Toujours le même objectif : prétendre agir pour l’intérêt général alors que c’est pour le marché, substituer aux classe opprimées, le « peuple », la « Nation » évidemment défendus par l’armée et la police. À cet égard, l’attachement de JLM et de Macron à « l’armée française et à la police républicaine » n’est pas un détail.
Pour forger une nouvelle conscience de classe, pour que les opprimés se relèvent, se redressent, il ne suffit pas de combattre pour l’immédiate survie. Il faut un objectif, un nouvel espoir, un rêve d’émancipation. Seule cette dynamique peut tracer un dessein, un destin. Depuis la chute de l’URSS, les saloperies socialistes, le spectre du communisme ne menacent plus. Il faut définir un autre chemin. Non par des lubies, des espoirs fantasmagoriques : la lutte finale n’existe pas, mais l’objectif de la société écologiquement responsable, produisant rationnellement non pour le marché mais pour l’intérêt général est possible. Les Communs contre les propriétaires. (Nous soulignerons ici l’importance du travail de Pierre Dardot et de Christian Laval, que nous avons reçus à plusieurs reprises, pour la réflexion collective du club). La recherche et la pratique du Commun nécessitent des décisions démocratiques basées sur l’égalité. La démocratie n’est plus un leurre pour justifier la domination néolibérale, ni une simple forme esthétique, c’est une arme pour l’émancipation.
Les formules « révolutionnaires » existantes appartiennent à une époque historique forclose. La tempête qui s’annonce exige que le travail d’élaboration collective soit mené à bon train. Ainsi, le « Figaro » écrit :
« Dix ans après la crise des subprimes, la plus importante depuis le krach de 1929, la planète semble avoir totalement oublié les cris et les tremblements d’août 2007. L’endettement mondial vient d’atteindre 217.000 milliards de dollars alors qu’il n’était que de 142.000 il y a dix ans (…) la dette totale a augmenté de 2000 milliards de dollars aux États-Unis (…). Du côté des marchés financiers, l’heure est à l’euphorie. Le célèbre indice Dow Jones… a triplé depuis février 2009, quant au Nasdaq, il a quadruplé… (…). Autant dire que dix ans après le début de la crise des subprimes, la finance mondiale vit, danse et dort de nouveau sur un volcan. Un volcan dont l’éruption peut intervenir à tout moment. »
Il n’y a aucun doute pour cet analyste de la bourgeoisie : la crise va à nouveau ravager la planète avec cette fois l’impossibilité pour les banques centrales d’y apporter remède.
Ce ne sera pas la crise finale.
Nous n’annonçons pas l’apocalypse mais le niveau de la barbarie s’amplifiera sur tous les continents.
1929 a débouché sur la guerre mondiale, or la guerre est déjà de retour. C’est dire qu’il ne suffira pas de « lutter » pour les revendications de survie. Il faudra opposer à cette violence historique mortifère mondiale une utopie réaliste, une volonté planétaire.
Ce sont là, avec infiniment de modestie, quelques unes des préoccupations de notre club. Nous n’avons pas vocation à être un cénacle fermé, mais au contraire à nous ouvrir à tous ceux qui sont prêts à travailler sur ces questions.

Michel et Charles

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Quelques commentaires sur un texte en cours de rédaction au Club Politique Bastille
29/08/17

http://autourduciel.blog.lemonde.fr/files/2015/12/content_earth_and_limb_m1199291564l_color_2stretch_mask2048p.png

Bien qu’il y ait sept voies d’interprétation de la Torah (idem pour la Bible des chrétiens et le Qur’an des musulmans), ici nous nous contenterons de seulement deux niveaux de commentaire du texte du Club Politique Bastille en question (cf.ci-dessus : Septembre 2017. Bilan d’étape).

Sur l’apparent, le zàhir :

Préciser, à propos de la "désindustrialisation" dans les pays du centre du Capital (Europe de l’ouest (sauf Allemagne) et Etats-Unis), qu’elle a provoqué, contradictoirement, l’ "industrialisation" de la Chine... et à un degré moindre celle de l’Inde et du Brésil... puis, via le Capital allemand principalement, la réindustrialisation de l’Europe de l’Est et celle de l’ex - "URSS", quatre mots quatre mensonges, après le grand effondrement post 1991.

À propos de “la guerre est de retour”, il faut préciser, qu’en fait, la guerre n’a jamais vraiment cessé depuis 1939-1945. La prétendue “après-guerre” se préparait dès 1943 en écrasant sous les “bombes alliées” les quartiers ouvriers des grandes villes d’Allemagne, d’Italie du Nord (pourtant soulevée contre Mussolini), de France lors de la “Libération” incomplète car, si les patrons allemands sont partis, les patrons français sont revenus de Vichy, Paris et Sigmaringen … puis guerres de la “décolonisation” jusqu’aux années 60, suivies des guerres de “post-colonialisation” après 1991 par les fanatiques de l’ “extractivisme” de tout poil ...

Sur le caché, le bàtin :

Les capitalistes construisent, déconstruisent et reconstruisent sans cesse le marché mondial à l’échelle de la planète. En tant que Négatif du Capital nous nous devons de construire des Communs à l’échelle planétaire. La “construction du peuple du Commun” débute dans chaque nation tout en se coordinant en une Internationale à reconstituer.
Ce “peuple du Commun” se construit en déconstruisant l’hégémonie de l’actuel “peuple du Capital” qui n’est pas seulement face à nous mais en nous (cf. Rancière dans sa dernière parution : il n’y plus de muraille à franchir car le Capital est des deux côtés de la muraille…, cf. aussi Bordiga, Rühle, Korsch, Gramsci, Laclau et Mouffe).

Si on peut également être d’accord avec Rancière à propos de :

"En somme on retombe sur l’idée que la seule manière de préparer le futur est de ne pas l’anticiper, de ne pas le planifier, mais de consolider pour elles-mêmes des formes de dissidence subjective et des formes d’organisation de la vie à l’écart du monde dominant. On retombe sur l’idée qui est depuis longtemps la mienne que ce sont les présents seuls qui créent les futurs et que ce qui est vital aujourd’hui, c’est le développement de toutes les formes de sécession par rapport aux modes de perception, de pensée, de vie et de communauté proposés par les logiques inégalitaires. C’est l’effort pour leur permettre de se rencontrer et de produire la puissance accrue d’un monde de l’égalité."

Mais cela n’empêche pas de planifier un plan de travail de recherches théoriques. Il n’y a pas de raison de laisser cela aux marxistes universitaires d’Amérique du Nord, d’Europe, du Japon, d’Inde, de Chine, etc…

Cela pourrait être suivi de présentations PowerPoint :

- du Plan de travail de Marx en six Livres,
- des Manuscrits de recherche de Marx des Grundrisse aux Manuscrits de 1861-63,
- des Manuscrits de recherche inédits en français,
- etc...

- de l’oeuvre de :
Murray Bookchin
André Gorz
Bernard Charbonneau
Jacques Ellul
Arne Naess
Elinor Olstrom
etc ...
etc…

Et en parallèle, tout ce qui permet :

“le développement de toutes les formes de sécession par rapport aux modes de perception, de pensée, de vie et de communauté proposés par les logiques inégalitaires”

est bon à prendre :

Jardins partagés, premiers pas vers une agriculture urbaine par les habitants eux-mêmes permettant de ne plus mettre les pieds au supermarché Auchan-Monoprix-Leclerc-Franprix-Leader Price, pour acheter de splendides fruits et légumes gorgés de délicieux produits phytosanitaires, etc…

auto-rénovation des HLM par les habitants eux-mêmes en ignorant Bouygues-Eiffage-Nexity et leurs esclaves bulgares, roumains, polonais, qui posent des superbes saletés bien clinquantes et bon marché qui prennent feu à la moindre étincelle, etc…

fab-labs municipaux permettant l’auto-réparation des autos, motos, vélos en faisant la nique à Renault-Peugeot-Ford-Mercedes-BMW-Norton-Triumph, spécialisés dans de magnifiques productions jetables dont la réparation a été rendue sciemment presque impossible, etc...

auto-production d’électricité urbaine par fenêtres et murs recouverts de film photovoltaïque, etc...

etc

MB

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7 septembre 2017

Je souhaite ajouter et/ou insérer au texte de Charles & Michel ce qui suit :
Après la victoire de la bourgeoisie avec Macron, constatons pour l’instant que c’est le temps de l’amertume et de la résignation.
Constatons aussi la résistance de l’individu, de sa révolte et de son échec. Nous ne prenons pas assez en compte l’aspect psychologique de l’individu, résultat de l’atomisation des populations.
L’abstention massive aux dernières élections le prouve. Elle est aussi la démonstration d’une colère sourde qui malmène réflexion et conscience.
Il faut dire aussi que tout est fait (partis, organisation, média, pub… à chacun sa partition) pour étouffer le moindre mouvement d’auto émancipation. Toutes ces défaites émoussent la combativité, empêchent de sortir de la tutelle.
Pourtant les inégalités persistent et s’aggravent, la barbarie progresse (voir texte de Charles et Michel).
La démocratie sans adjectif superflu connait un déclin spectaculaire du fait de la complaisance des gouvernements et des partis politiques institutionnels vis-à-vis des politiques néolibérales.
« S’ouvrir » conclut le texte de Charles et Michel. Pourtant nous n’avons pas persévéré à réunir avec nous d’autres clubs pour discuter avec eux. Non par sectarisme mais par nonchalance.
Nous savons pourtant qu’une réflexion, une pensée politique, se forgent dans la confrontation, dans le débat fraternel, sans concession.
Il me semble que l’effervescence politique des années 60/70 dans les facultés, les lycées, les ateliers, ont fait avancer la civilisation de la société. Depuis les années 1980, les défaites ont provoqué des reculs de l’humanité et moins de bouillonnement politique, hormis en 2005 lors du référendum, immédiatement partis et organisations se sont retirés du débat extraordinaire. Ajoutons que la mémoire des luttes se transmettait dans les usines, elles ont disparu.

Le mouvement des indignés, Nuit Debout, Occupy W.S, ont été des moments politiques inédits et malgré leurs faiblesses ont annoncé un renouveau de civilisation. Ils ont repris le flambeau de 68 et même s’ils se sont tus pour l’instant. Ils ont été une vague et une vague a la propriété de revenir.

Jacky

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27 septembre 2017

Suite à l’annulation de la réunion mensuelle du club, afin de permettre à ceux qui le souhaitaient de participer à la marche de La France insoumise, Jacky avait proposé un dîner-débat pour faire le point.

Nous avons d’abord discuté des mouvements en cette rentrée : le balai des journées d’action et la posture oppositionnelle grandiloquente de Mélenchon. En somme rien de neuf.

Jacky a brocardé ces manifs saute mouton et le pseudo déferlement populaire sur la Bastille.

Corinne a estimé intéressante non pas la marche en soi mais l’expression d’une réelle colère populaire.

Patrick a constaté un renouvellement sociologique des manifestants et nous a informé de la réunion d’une dizaine d’organisations (France insoumise et ses alliés, NPA...) envisageant un appel unitaire à une grande manifestation contre les ordonnances.

Puis l’essentiel le débat a porté sur le texte de Jacques et Michel.

La tonalité des interventions fut plutôt critique. Le texte n’a trouvé aucun participant qui s’en fit vraiment le héraut. L’absence des rédacteurs et le rosé sec ont peut-être contribué à libérer la parole, néanmoins, c’est un acquis du club, nous revendiquons d’appeler un chat un chat et ne craignons pas la franche discussion.

Petit florilège.

- Deux lignes coexsistent dans le club : une vision pessimiste et une optimiste prenant plus en compte les nouveaux mouvements politiques.Or le texte penche plutôt vers le pessimisme.

- Par une expression imagée, ce qui ressort du texte : " Les carottes sont presque cuites....examinons la cuisson."

- Lors d’une réunion de travail pour l’élaboration du texte, des pistes avaient été envisagées qui ont disparu...

- Il n’apporte rien de vraiment neuf par rapport au premier manifeste du club.

- Nous ne sommes pas un parti politique, est-il vraiment utile de publier un tel manifeste ?

- Le fil d’Ariane qui parcourt le texte est surtout une critique du mélenchonisme.

- On ne retrouve pas dans le texte des sujets abordés lors des réunions, même s’ils n’ont été qu’effleurés : internationalisme /cosmopolitisme, la question de la démocratie, le processus révolutionnaire dans des pays développés, le rôle du prolétariat et des classes moyennes...

- Le texte de Jacques et Michel propose : " Ces changements des formes politiques reposent-ils sur une transformation plus profonde de la société ? Est-ce l’apparition d’une période nouvelle ? " Il faut y répondre positivement en donnant un contenu à cette transformation : robotisation, usines sans ouvriers, extractivisme, transhumanisme... Aussi serait-il tonique d’intégrer des analyses comme celles d’Harari (*) sur la "useless class" qui prédit, par exemple "les inégalités économiques pourront se traduire en inégalités biologiques, pour la première fois de l’Histoire, la classe supérieure pourra être biologique supérieure."

- Ne faudrait-il pas structurer le texte en deux parties : une analyse fine de l’évolution de la barbarie capitaliste et "Que faire ?"...

Riche débat en somme et surtout beaucoup de travail de réflexion en perspective !

La réunion s’est terminée sur un problème plus terre à terre : l’avenir du local de l’impasse Crozatier, où nous nous réunissons, que les propriétaires veulent vendre. Nous sommes tous d’accord pour apporter un soutien financier du club aux animateurs du local, dont les modalités seront à définir lors de notre prochaine réunion.

Claude .

(*) http://www.albin-michel.fr/auteurs/yuval-noah-harari-25381

PS. J’ai été chargé de faire ce compte rendu à la fin du repas sans avoir pris de notes, ayant préféré la fourchette au stylo. Si j’ai omis certains propos, c’est un accident de mémoire et non une volonté de censure.

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